Mon père, il disait qu'y a des gens qui sont tellement forts dans ce qu'ils font le mieux que c'est comme s'ils avaient reçu un don magique. Des fermiers qui font sortir des choses du sol sans rien faire d'autre qu'enfoncer le bout de leur botte dans la terre et de cracher dans le trou. D'autres qui font de la musique avec n'importe quel bout de ficelle bien tendu, une boîte de conserve vide ou une bouteille pas bouchée, qu'arrivent à se débrouiller pour qu'un violon, un harmonica ou un banjo se mette à chanter, à rire ou à hurler comme si ils avaient un coeur bien à eux. Des joueurs qui font en sorte qu'une carte à jouer file comme un poisson ou flotte en l'air comme une plume. Des dompteurs de chevaux sauvages capables de calmer les mustangs les plus vicieux au bout de six bonds rien qu'en leur touchant les flancs avec les talons et en leur murmurant à l'oreille. Je savais de quoi il voulait parler. Johnny, il l'avait, ce genre de don magique avec un pistolet.
Auteur:
Info: L'Homme aux pistolets
Commentaires: 0