Son goût pour le jazz venait de l'époque où il travaillait aux Stups, il y avait de cela une éternité. Dans ce temps-là, les clubs de jazz étaient légion et la plupart étaient des repaires de dealers. On les trouvait surtout sur Sunset, parfois sur Western, et quelques-uns sur Washington Boulevard, à la frontière du ghetto noir. Gold avat passé d'innombrables nuits dans ces caves enfumées, traquant les dealers, épiant les camés, à l'affût des moindres transactions. Il avait fini par s'imprégner de la musique qu'on jouait dans ces bouges et l'appréciait plus que tout autre. L'arabesque des solos abstraits, impénétrables aux oreilles profanes, lui semblait à la fois logique et d'un lyrisme achevé. Le swing, le tempo - qu'il avait d'abord trouvé grossier et sauvage - était devenu pour lui la pulsation même de la vie.
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Info: Crosskiller
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