Il faut commencer à perdre la mémoire, ne serait-ce que par bribes, pour se rendre compte que cette mémoire est ce qui fait notre vie.
Une vie sans mémoire ne serait pas une vie (...) Notre mémoire est notre cohérence, notre raison, notre sentiment, et même notre action. Sans elle, nous ne sommes rien (...) (Je ne peux qu'attendre l'amnésie finale, celle qui effacera une vie entière, comme cela s'est passé pour ma mère... In : Luis Bunuel, "Mon dernier soupir", Paris, R. Laffont, 1982)
Ce passage effrayant et émouvant tiré des Mémoires de Bunuel pose des question fondamentales, qui sont de nature à la fois clinique, pratique, existentielle et philosophique : quelle sorte de vie (si l'on peut parler de vie), quelle sorte de monde, de soi, peuvent être préservés chez un homme qui a perdu une grande part de sa mémoire et, avec elle, son passé et son ancrage dans le temps ?
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Info: L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau et autres récits cliniques
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