Jouer du piano était un acte solitaire, pas un cirque. Bien entendu, avant de pouvoir comprendre la Marche funèbre, avant même de prétendre savoir jouer du piano, il fallait savoir marcher. Il fallait connaître le poids existentiel de chaque pas, l'état d'esprit, la transparence, la volonté et la présence qui définissaient chaque façon de marcher, or il y en avait des millions ! J'avais davantage appris à jouer du piano en déambulant dans les rues de Sofia qu'en répétant dix heures par jour. Toute musique n'exprimait-elle pas, en un sens, ce mouvement si fondamental ? Toute oeuvre musicale n'était-elle pas une promenade conduisant d'un lieu à un autre, une exploration, un voyage ?
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Info: Wunderkind
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