Il n'y a pas grand-chose à dire sur l'acide, à part que c'est vraiment un trip. On s'aventurait dans un espace incertain et inconnu. En 1967-1968, les choses bougeaient très vite, il y avait beaucoup de confusion et d'expérimentation. Le truc le plus dingue dont je me souvienne sous acide, c'est un vol d'oiseaux - des oiseaux, des nuées d'oiseaux de paradis que je regardais passer et repasser devant mes yeux, sauf qu'ils n'étaient pas là. En fait, c'était des feuilles d'un arbre agitées par le vent. On était sur un chemin de campagne, tout était très vert et je pouvais presque voir chaque battement d'ailes individuel. C'était décomposé au point que j'aurais pu dire : "Hé moi aussi je peux!" C'est pour ça que ça ne m'étonne pas que des gars sautent par la fenêtre de temps à autre : parce que tu as l'impression d'avoir compris d'un coup comment on fait. Il aurait fallu une demi-heure à un de mes oiseaux pour traverser mon champ de vision, incroyables battements d'ailes, et je pouvais voir la moindre plume. Ils me regardent tous comme s'ils me disaient : "Allez toi, aussi essaie!" Merde il y a certaines choses que je ne peux pas faire.
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