Les rues d'Islamabad regorgeaient de grosses Toyota blanches, décorées de l'emblème bleu des Nations Unies, avec antennes souples dépassant du capot. Les travailleurs humanitaires brassaient d'épais rapports sur papier glacé avec photos esthétisantes de la misère du monde. En bas de page figurait l'inévitable requête, glissée là incidemment, presque insidieusement, à des donateurs, exigeant d'eux toujours plus d'argent, à défaut de quoi les ventres creux mourraient et les blessés succomberaient. Ce discours sur la famine et la mort semblait déplacé, quand il était prononcé dans l'atmosphère d'aisance matérielle qui transpirait de ces bureaux occupés par des nantis.
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Info: Par-delà les montagnes célestes
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