C'était la fin septembre; là où des colonnes de lumière perçaient le lourd écran des séquoias et tombaient droit sur la surface des eaux, il apercevait l'éclair luisant des saumons, qui remontaient le courant vers des zones de frai. Il longea la rivière, son cheval enfoui jusqu'au ventre dans les fougères dorées. Il poussa aussi loin qu'il put, puis il prit la direction du Gualala. Son domaine était tout au bout d'une longue vallée étroite dont les deux pentes étaient couvertes d'une épaisse toison de sapins et de séquoias. Il y avait là, dans l'ombre épaisse d'un noyer gigantesque, une vaste cabane de trois pièces, dont deux chambres à coucher; dans le calme du soir, il percevait la rumeur de l'océan à quinze kilomètres de distance. Il s'installa et se sentit chez lui.
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Info: L'oiseau Canadèche, p 16
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