épicerie

Papa a emprunté de l'argent à la banque et il a fait des transformations. La petite réserve qui se trouvait derrière la boutique est maintenant dans la cave; du coup le magasin est deux fois plus grand qu'avant. Il faut encore un peu d'imagination pour parler de supermarché, parce qu'il n'y a pour l'instant ni paniers ni caddies. Mais les clients ont le droit de prendre eux-mêmes leurs marchandises sur les rayons et de les poser sur le comptoir, et puis il y en a plus qu'avant; il y a même une armoire réfrigérée avec de la charcuterie. Les paquets ont une date de péremption et quand elle est dépassée, nous mangeons les produits nous-mêmes. Le goût est le même, mais quand il y a des tâches vertes, moi je préfère manger autour. Papa, ça lui est égal, il mange même les bouts que je laisse. Il dit que la moisissure c'est la même chose que la pénicilline et qu'on la paye une fortune à la pharmacie.

Auteur: Jepsen Erling

Info: L'art de pleurer en choeur, p. 157

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