Petite, je ne m'exprimais guère, je ne riais jamais. Réfugiée dans les livres, la rêverie, la nature, j'aimais marcher seule, pieds nus, sur l'herbe tiède. Contemplative... Entre deux émissions, je redeviens un peu comme ça. Peut-être parce que j'ai trop de respect pour le langage, je souffre des conversations où rien ne se dit, où les mots tournent sur eux-mêmes comme dans le tambour vide d'une machine à laver. Délavés, déteints, déformés, sans plus de couleurs ni d'éclat. Je préfère le retrait alors.
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Info: L'illusion délirante d'être aimé, p. 15
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