J'ai dix-neuf ans. [...] Comme à l'accoutumée, nous sortons la nuit protégés par nos armures logotypées, toutes incisives dehors. Dans notre bolide allemand nous avançons dans le labyrinthe de la cité. Des sifflets fusent. Esba sort sa main par la fenêtre et brandit le majeur, incontestable. Les sifflets cessent et laissent place à une haie d'honneur mutique. [...]
Les maigres reproches de ma mère me parviennent en écho, de loin. Il n'y a plus rien à faire. Le poison de la vie facile s'est installé en moi. Je n'ai pas l'antidote.
Auteur:
Info: La petite barbare, p. 71-72
Commentaires: 0