solitude

Cinq heures, c'est l'heure de ma dépression. Parce que la journée active est terminée durant laquelle je mets au pas et conquiers mes désillusions ou mes déceptions. Mais cinq heures, c'est l'heure fatidique, la fin du travail, le commencement de la prise de conscience, alors que les autobus sont tellement bondés que l'on ne peut monter, que tout le monde se dirige vers un but, que les amants se sont choisis. C'est alors, au coin de la rue, incapable de rentrer chez moi, que je sens cette vague d'angoisse qui m'étouffe, je suis échouée, déracinée, seule.

Auteur: Nin Anaïs

Info: Journal IV 1944-1947, Novembre 1946, Stock, 1975, p.203

[ décompression ] [ déprime ]

 

Commentaires: 0

Commentaires

No comments