homme-amimal

L'homme gît, il tousse, il transpire, il gémit, il a chaud, il est brûlant, il sent la maladie. Il ne sort pas ses orteils pour qu'on les mordille, il ne lance pas de souris, il ne fait rentrer de lumière, il ne nous donne pas la cuillère à lécher. L'homme est malade et d'assis, il est passé à coucher. C'est d'un ennui profond. Ses seules attentions sont pour une petite plaquette alvéolée, de papier métal, dont il extrait avec un crissement typique des cachets qu'il avale en grimaçant. La plaquette est légère, elle fait un petit bruit quand elle tombe et elle glisse sur le sol bien mieux qu'une de leurs fausse souris. Vous l'envoyer sous le lit, sous une armoire, sous un meuble lourd. Puis vous prenez place sur un siège, aux premières loges, l'air innocent et assoupi. Que le spectacle commence. [..] Au prix de crucifiantes souffrances, il va explorer tous les dessous alentours, avec une règle, un manche à balai, le front dégoulinant, ramenant poussière. Il vous jettera alors un pitoyable regard noir avant de retourner se blottir sous les plumes. Pourtant, il ne vous déteste pas.

Auteur: Neubourg Monique

Info: Comment domestiquer son maître quand on est chat

[ être humain ]

 

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