habits

Un flot de costumes multicolores envahissait grands et petits salons : culottes étroites et pantalons à sous-pieds, satin, tricot de soie, peau de daim, coton à fines rayures et ce fameux nankin jaune dont tout le monde raffolait. Il y avait là des guêtres de soie aux brillantes couleurs toutes rehaussées de broderies, des chefs-d'oeuvre de gilets de percale ou de piqué bleu foncé, vert feuille, mauve crépuscule, jaune, loriot, havane ou grivelés de plusieurs tons, bordés de galons de nuances opposées. Les boutons originaux connaissaient une grande vague ;certains étaient gravés de scènes empruntées aux Métamorphoses d'Ovide, d'autres représentaient les postures de l'Arétin, d'autres portaient des devises ou des calembours, d'autres encore des miniatures émaillées reproduisant des scènes de comédies à la mode. Parmi les coiffures à la Titus, on voyait encore bien des perruques poudrées, même à de jeunes visages : c'était la dernière fête d'un siècle, déjà mort, la première d'un siècle qui s'essayait à naître. Epées et bicornes ajoutaient leur bigarrure à ce flot de costumes d'apparat.

Auteur: Zilahy Lajos

Info: Le Siècle écarlate

[ vêtements ] [ littérature ]

 

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