Ma chérie, je n'ai pas plus de mérite à t'aimer, que les rivières n'en ont à couler, où le feu à brûler : c'est ma nature, c'est mon essence : Je t'aime parce que je t'aime. Je t'adorerais encore, même s'il me serait libre de choisir l'indifférence ou l'amour, la constance ou l'inconstance, mais cela ne l'est pas, ne pouvant contredire mon coeur qui t'aime : Je t'aime. Aime-moi de même, quand un coeur d'amour est brûlant, il ne sent pas ce qui est tiède. Dis-le-moi souvent, dis-moi que tu n'as jamais aimé comme tu m'aimes, que je sois le seul que tu puisses aimer ainsi. Dis-le-moi encore, dis-le-moi toujours.
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Info: Lettres à Sophie Ruffei 1777-1780
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