crépuscule

Sur le lac s'est tissé la pourpre du couchant.

Les tétras dans les bois sanglotent en tintant.



Quelque part dans un tronc c'est un loriot qui pleure.

Moi seul ne pleure pas : il fait clair dans mon coeur.



Je sais que tu viendras par le sentier ce soir,

Dans les meules fraîches nous irons nous asseoir.



Je t'embrasserai et te froisserai comme une fleur.

Méprisant les ragots car grisé de bonheur.



Et ton voile de soie tombé sous mes caresses,

Tu vas dans les buissons partager mon ivresse.



Les tétras peuvent bien tinter en sanglotant,

Joyeuse est la tristesse pourpre du couchant.

Auteur: Essenine Sergei

Info: L'Homme noir 1910-1925

[ poème ] [ attente ] [ amour ] [ espérance ]

 

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