trafic

...solitude définitive de l'autoroute où, pendant des heures, on ne voit pas âme qui vive, mais seulement un condensé d'humanité avec son besoin obsessionnel de mouvement et de victoire sur l'infini. Rien que des profils plats, des taches à peine corporelles derrière les vitres, des lucioles de mégots ou des doigts dans le nez. A moins d'arriver dans une station-service où tous ont l'air de victimes potentielles fatiguées et de voleurs alertes et affairés, où sur fond de ciel bleu marine les corps chauds des camions rappellent de gros rochers.
Tout cela est à peine vivant et semble consumer ses dernières forces, c'est en même temps un mouvement perpétuel mort dont le but reste de retenir l'éternité.

Auteur: Stasiuk Andrzej

Info: Fado, L'autoroute, p 8

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