La 'crainte' que Giordano Bruno avait attribuée à ses juges prenait son origine dans 'l'horror infini' ; la peur de l'infini. La représentation de quelque chose qui dépasse toute mesure a toujours été inquiétante pour l'homme. ''La simple pensée de se retrouver à errer dans cet Univers incommensurable", reconnaissait Johannes Kepler, qui était profondément religieux, lui donnait 'un sombre frisson'. Pour lui, seule la grandeur divine était infinie, mais pas le nombre des étoiles et certainement pas l'espace vide. Au XVIIe siècle, le philosophe français Blaise Pascal le reconnut : ''Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie''. Et en 1948, le philosophe juif Martin Buber eut des pensées suicidaires lorsqu'il tenta de se représenter 'le bord de l'espace ou son absence de bord' :
- ''Les deux étaient aussi impossibles, aussi dénués d'espoir, et pourtant seul le choix entre l'une ou l'autre absurdité semblait possible. Sous une contrainte irrésistible, je titubais de l'une à l'autre, menacé de temps à autre de si près par le danger de devenir fou, que je caressai sérieusement la pensée d'y échapper en me suicidant à temps''
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Info: Les Univers parallèles : Du géocentrisme au multivers
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