Des femmes refusèrent d'admettre, dans ce domaine comme dans bien d'autres, leur inégalité avec les hommes. La lettre que MMe de Xaintrailles écrivit à l'Empereur en fournit un exemple :
A sa Majesté l’Empereur, 1805
J’ai fait sept campagnes à l’armée du Rhin en qualité d’aide de camp.
J’ai fait partie de la dernière expédition pour l’Egypte, j’y fus envoyé au général Menou pour remplir et continuer près de lui mes fonctions d’aide de camp.
Je demande justice à Votre Majesté, je lui demande une retraite ou un emploi qu’on m’a refusé jusqu’à présent parce que je suis femme.
Mais j’étais femme :
Quand j’ai repris aux Prussiens, mes compatriotes, un parc d’artillerie de 45 pièces de canons sur la montagne du Prince Charles Ombourg.
Quand j’ai empêché la révolte de la 44e demi-brigade d’Infanterie.
Quand j’ai sauvé le 11e bataillon du Doubs et un gros détachement de gendarmerie, j’ai préservé des fureurs de la guerre les habitants d’Edenhoffen.
Quand j’ai pansé les blessés sur le camp de bataille;
J’étais femme aussi :
Quand à la journée du 22 juillet 1793 mes avis ont contribué au salut de toute l’armée du Rhin que l’ennemi commençait à tourner, j’étais chargée alors des dépêches pour le général en chef que je suis parvenue à les remettre malgré la poursuite de plusieurs détachements ennemis qui me forcèrent à me jeter à la nage pour traverser la rivière... entre Kayerslautern et Neustadt.
Les archives de la guerre ont recueilli beaucoup d’autres faits que je ne veux point détailler.
Sire, ce n’est point en femme que j’ai fait la guerre, je l’ai faite en brave.
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Info: La vie quotidienne des soldats de la révolution
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