L'affaire fut vite entendue. La boutique était vieillotte et minuscule, la dernière propriétaire était morte d'ennui quelques mois auparavant. Je n'ai jamais pu me faire aux couleurs compassées, à l'odeur de vieux, à l'impression de ralenti et d'immobilité du temps de cet endroit. Ma mère, en passant ses journées derrière le petit comptoir, semblait installée dans un catafalque. Je me dis aujourd'hui qu'on ne devrait pas avoir le droit d'offrir ainsi à un enfant le spectacle implacable et quotidien de la fatalité.
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Info: Un monde sans moi
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