Le soir, on tente de recréer artificiellement une lumière sans ombre. L'ombre, comme la poussière, est notre fonds secret. On veut l'oublier. On veut vivre un éternel midi. On met ainsi fin à "l'aspect charnel du lieu", son érotisme subtil, sa qualité terrestre et éphémère. C'est une lumière homogène, dans laquelle les choses, au lieu d'être vues - comme lorsque nous entrons dans un pièce plongée dans la pénombre jusqu'à ce que, peu à peu, nous distinguions des formes-, apparaissent dans leur neutralité supposée !
Maintenant qu'on peut tout voir, il n'y a plus rien à voir. Les lieux deviennent "anonymes".
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Info: Les Lieux et la poussière
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