C'est avec une vive inquiétude que Pyarimohan apprit l'incident. Si, à présent, les femmes se mettaient à lire et à écrire, pièces et romans feraient bientôt leur entrée à la maison, et il serait alors bien difficile de maintenir les règles de la vie familiale. Poussant sa réflexion plus avant, le jeune lettré avait élaboré une théorie des plus subtiles. Selon lui, le mariage parfait était le produit de l'association du pouvoir féminin et du pouvoir masculin. Mais à supposer que, par le biais de l'étude et de l'éducation, la position traditionnelle des femmes vînt à s'effacer, les formes du pouvoir ne seraient plus que masculines ; et le conflit au sein d'un double pouvoir masculin serait si destructeur que le mariage serait anéanti, et les femmes, condamnées au veuvage. Jusque-là, personne n'avait encore été en mesure d'ébranler cette théorie.
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Info: Kabuliwallah, Le Cahier d'écolier
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