Si, dans le discours savant tenu sur les grecs par ceux qui s'en proclamaient les héritiers, le silence a continué si longtemps de se faire autour de l'intelligence rusée (mètis), ne serait-ce pas essentiellement pour deux raisons: d'abord, sans doute, parce que le fossé séparant les hommes des bêtes ne pouvait que se creuser davantage et la raison humaine apparaître plus nettement encore que pour les Anciens séparée des aptitudes animales; mais n'est-ce pas aussi et surtout le signe que la Vérité platonicienne, reléguant dans l'ombre tout une plan de l'intelligence avec ses façons propres de comprendre, n'a jamais réellement cessé de hanter la pensée métaphysique de l'Occident?
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Info: Les ruses de l'intelligence. La mètis des Grecs
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