Ce qui, chez Socrate, est indice de décadence, ce n'est pas seulement le désordre anarchique des instincts, qu'il avouait, c'est aussi l'hypertrophie de la faculté logique, et cette méchanceté rachilique qui le caractérise. N'oublions pas non plus ces hallucinations auditives qui, sous le nom de "démon socratique", ont été interprétées dans un sens religieux. Tout chez lui est excessif, buffe, caricatural, mais en même temps, tout est dissimulé, retors, souterrain. Je m'efforce de comprendre de quelle idiosyncrasie est née cette équation socratique : raison = vertu = bonheur, la plus bizarre des équations possibles, et qui, en particulier, a contre elle tous les instincts des anciens Hellènes.
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Info: Dans "Le crépuscule des idoles"
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