Le philosophe chinois Lao-Tseu aurait écrit, jadis, que le plus beau voyage est immobile, qu'un regard jeté à travers une vitre peut commodément remplacer le pas qui conduit là où votre attention ou votre songerie s'est posée. Je ne crois même pas que cet homme instruit ait seulement pensé cela : le chinois est une langue difficile à traduire, on lui aura fait dire des choses qu'il n'a jamais dites. Le bout du monde et le fond du jardin ne contiennent pas la même quantité de merveilles. Il faut se déplacer à la fois dans le temps et dans l'espace pour qu'existe le voyage ; sinon, il ne s'agit que d'une lente déambulation avec soi-même, un rêve éveillé dont ne subsistera qu'amertume ou regret - là où, s'il fallait un contrecoup, doit simplement camper la nostalgie de ce qui fut et n'est plus. Du voyage achevé.
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Info: Sur Mars
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