Archéophobie ? Patrophobie ? Les morts ne sont pas attaqués pour ce qu’ils sont – morts et passés – mais pour ce qu’ils font : donner des exemples, se poser en modèles ; et tyranniser ainsi la spontanéité créatrice des nouveaux-nés. Leur poids pèse une montagne sur le cerveau des vivants. Certes, ils ne savent pas ce qu’ils font, ils sont antérieurs, mais c’est bien pourquoi ils sont impardonnables. Ils sont à jamais les premiers, les puissants à qui nous devons d’être et de savoir. La haine des morts recouvre la haine des pères, l’envie, l’ingratitude, le refus de reconnaître la moindre dette, la volonté de les éliminer pour n’être que de ses propres œuvres, né de soi-même.
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Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/la_vie_dans_les_restes.pdf
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