Je suis aveugle à son malheur, aveugle à la détresse de mon beau-père, aveugle au désarroi de ma petite sœur. Je me tiens quelque part, cachée, en arrière de mes yeux, en arrière de la vie, en arrière du chagrin, et je flotte, dans l’égoïsme immense de mon adolescence. J’écris. Je lis des romans gothiques et des ouvrages de psychanalyse. Je vois tous les films d’Ingmar Bergman et de Nagisa Oshima, en mangeant les restes de céréales au chocolat que j’avais jetées à la poubelle et que je m’étais juré de ne plus jamais toucher. Je pense à un homme qui, chaque jour, vient dans le même café que moi.
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Info: Dans "Les enténébrés"
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