Les écoles permettent à ceux qui ont pris un bon départ de justifier rationnellement leur réussite. Elles donnent au privilège non seulement l’apparence de l’égalité mais encore celle de la générosité : quelqu’un n’a pas pu suivre un enseignement, il est insatisfait de son sort, on peut toujours lui dire de suivre des cours du soir ou de perfectionnement ; qu’il n’en tire pas alors profit, que ces remèdes reconnus ne lui servent à rien, et l’on pourra toujours prétendre que c’est de sa faute s’il ne bénéficie d’aucun privilège. L’enseignement sait consoler les frustrations qu’il provoque.
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Info: Dans "Libérer l'avenir" pages 113-114
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