La non calculabilité du passé ne signifie donc pas qu’il soit indéterministe, mais que nous n’avons tout simplement pas encore trouvé la loi d’ "effet à cause" qui permet le retour vers un passé unique en rassemblant toutes les traces de ce passé. Il faudrait alors accepter une sorte de "causalité inverse" ou rétrocausalité. Ce concept a déjà été suggéré en mécanique quantique, ainsi que pour expliquer certains phénomènes parapsychologiques, mais il est contesté par les physiciens car il va à l’encontre du modèle standard de la physique. La rétrocausalité cesserait cependant d’être contestable si elle s’accompagnait de la reconnaissance d’un déterminisme inversé. C’est pourquoi je préfère employer la qualification de "seconde causalité", en précisant bien qu’il s’agit d’une "rétrocausalité déterministe". Une autre bonne raison de faire cette distinction est que la rétrocausalité considère habituellement que le passé précède le futur, ce qui n’est pas le cas de la seconde causalité. Cette dernière est en effet fondée sur l’omniprésence du futur et du passé, sur leur "simultanéité".
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Info: Dans "La route du temps" page 51
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