physique quantique

Mais revenons à l’article de 1990, dont voici l’introduction : "Le concept de hasard intrigue depuis longtemps les physiciens, et même l'humanité en général. Quelle est l'origine du hasard ? Dans quelle mesure le futur peut-il être prédit ? Notre incapacité à prédire l'avenir est-elle la conséquence de nos limites humaines ou plutôt la conséquence d'une impossibilité de principe ? Ces questions ont, en physique, une longue histoire. La physique classique héritée d'Isaac Newton était complètement déterministe : la connaissance parfaite de l'état d'un système à un instant donné permettait en principe la détermination de son état à tout instant ultérieur. Puis vint au début de ce siècle la mécanique quantique, où probabilités et hasard interviennent au niveau le plus fondamental de la théorie ; en effet, celle-ci ne peut fournir que des probabilités de mesurer telle ou telle valeur de la position, de l'énergie, etc. La mécanique quantique introduisit donc une indétermination fondamentale dans la nature, chose qu'Einstein lui-même ne voulut jamais accepter, comme en témoigne son célèbre "Dieu ne joue pas aux dés". Puis, assez récemment, on s'aperçut avec l'étude des "systèmes dynamiques", qu'après tout, la physique classique avait aussi du hasard, ou plus exactement de l'imprévisibilité, enfouis en son sein, puisque certains systèmes même très simples, comme un système de pendules, peuvent exhiber un comportement imprévisible. Le hasard, souvent associé au désordre, est ainsi devenu, du moins en physique, une notion pleine de contenu." (…)
Mais définir le hasard (ou une suite aléatoire de résultats de mesure) par un programme "minimal", qu’on ne peut pas réduire par un algorithme, c’est faire sauter en souriant l’interprétation métaphysique qui établit une équivalence entre forme aléatoire et absence d’intentionnalité, de sens, de volonté et de conscience. On en revient finalement à Kant qui expliquait que l’on ne peut pas plus démontrer l’existence de Dieu que son inexistence, que toute la métaphysique échappe à la démonstration logique.(…)
Alors sans doute faut-il reconnaître aujourd’hui que ces limites sont inhérentes à la raison humaine, outil magnifique mais incapable de tout surplomber et que, plus nous avancerons dans la connaissance de l’univers et de nous-mêmes, plus nous buterons sur l’inconnaissable ou, plus exactement, l’inexprimable par nos langages, qu’il s’agisse des mots ou des équations. Un inexprimable qui n’empêche pas la conscience et semble jaillir des noces paradoxales de la rigueur et de la liberté, autre nom du hasard.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle"

[ connaissance maximale ] [ butée ] [ impossible ]

 

Commentaires: 4

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

miguel, admin@admin.com
2020-01-26 10:15
Mouais... Assez bas de plafond tout ça. Quel est l'ahuri qui pourra penser la moindre parcelle de liberté, de marge de manoeuvre, de tolérance ou autre "mou dans la corde à noeuds", sans avoir automatiquement besoin d'incertitude et des aléas du hasard. Et, en n supposant qu'il y parvienne son auteur se retrouvera à rétrécir sa prison sans réaliser quel masochisme imbécile l'a amené là. :-)

"outil magnifique mais incapable de tout surplomber".... heu... celui qui rédige parle-t'il de lui même ?

Un de ces 4 je vais créer une chaîne pour clarifier chouïa le nb d'idées fausses - et surtout simplistes - que le mot "quantique" a généré... Qui voudra s'amuser à celà pourra débuter en lançant une première recherche avec electron -électroni -shaw
Coli Masson, colimasson@live.fr
2020-01-27 05:07
Je trouvais ça pas mauvais, cet article te rejoint finalement (l'as-tu lu jusqu'au bout ?) puisqu'il dit que nous sommes prisonniers de nos conceptions langagières et que c'est ce qui nous empêche de pouvoir dire quoi que ce soit de pertinent sur les résultats obtenus en physique quantique.
Ce n'est pas du Guillemant.
Pourquoi recherche -shaw ?
miguel, admin@admin.com
2020-01-27 05:28
Parce qu'il dit une connerie là-dessus si je me rappelle, donc j'élague ;-) Cet article n'est pas catastrophique mais y'a deux faiblesses for me, les projections incroyables que mettent les humains dans "quantique" et le manque de créativité science-fictionnelle... qui elle tente au moins de transcender la spéculation.... et pas d'enculer les mouches en tournant en rond.
Coli Masson, colimasson@live.fr
2020-01-28 05:26
Mais justement, la conclusion de ce passage est une invitation à prendre du recul sur les projections autour du mot "quantique" ! Quant aux fictions science-fictionnelles autour du quantique, n'exploitent-elles pas puissance mille ces projections ? Pour se marrer, certes, mais puisque certains finissent toujours par les prendre au pied de la lettre...