Voilà ce qu’il fait toute sa vie Nerval, au fond : il se constitue un avoir. Un patrimoine. C’est un capitaliste du nécrophile. Il déchaîne l’inflation de ses ancêtres. Avant les banques de données et les banques du sperme, il y a les banques des morts et c’est d’ailleurs la même chose. L’étrange n’est pas que l’on soit hanté. L’étrange est que cette hantise devienne un objet de désir. Le seul peut-être véritable objet de désir de l’espèce contemporaine. L’étrange est que l’on soi charmé par les charmes et les magies. Qu’on les veuille. Qu’on en redemande jusqu’à en mourir. Que la mort soit devenue une valeur. Que les morts soient la valeur-or des transactions, la référence de tous les placements, des protocoles d’accord et des pactes sociaux.
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Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 402-403
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