Aussi convient-il de distinguer avec Ibn’Arabî trois sortes d’amour qui sont trois modes d’être : a) il y a un amour divin (hibb ilâhî) qui est d’une part l’amour du Créateur pour la créature en laquelle il se crée, c’est-à-dire qui suscite la forme où il se révèle, - et d’autre part l’amour de cette créature pour son Créateur, qui alors n’est rien d’autre que le désir du Dieu révélé dans la créature, aspirant à revenir à soi-même, après avoir aspiré, comme Dieu caché, à être connu dans la créature, - c’est l’éternel dialogue de la syzygie divino-humaine ; b) il y a un amour spirituel (hibb rûhânî), dont le siège en est la créature toujours à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se découvre comme étant l’Image ; c’est, dans la créature, l’amour qui n’a d’autre souci, but et volonté, que de satisfaire à l’Aimé, à ce que celui-ci veut faire de et par son fidèle ; c) et il y a l’amour naturel (hibb tabî’î), celui qui veut posséder et qui recherche la satisfaction de ses propres désirs, sans se soucier de l’agrément de l’Aimé.
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Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", page 166
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