Parler pourtant est autre chose, quelquefois,
Que se couvrir d’un bouclier d’air ou de paille…
Quelquefois c’est comme en avril, aux premières tiédeurs,
Quand chaque arbre se change en source, quand la nuit
Semble ruisseler de voix comme une grotte
[…]
Cela monte de vous comme une sorte de bonheur,
Comme s’il le fallait, qu’il fallût dépenser
Un excès de vigueur, et rendre largement à l’air
L’ivresse d’avoir bu au verre fragile de l’aube.
Parler ainsi, ce qui eut nom chanter jadis
Et que l’on ose à peine maintenant,
Est-ce mensonge, illusion ?
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Info: A la lumière d'hiver. Leçons. Chants d'en bas. Pensées sous les nuages
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