permanence de l'écrit

Quand je prenais un livre, j'avais beau l'ouvrir et le fermer vingt fois, je voyais bien qu'il ne s'altérait pas. Glissant sur cette substance incorruptible : le "texte", mon regard n'était qu'un minuscule accident de surface, il ne dérangeait rien, n'usait pas. Moi, par contre, passif, éphémère, j'étais un moustique ébloui, traversé par les feux d'un phare.

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info: In "Les Mots", éd. Gallimard, p. 152

[ métaphore animale ] [ face-à-face ] [ différence d'échelles ]

 

Commentaires: 2

Ajouté à la BD par Benslama

Commentaires

Benslama, karim.benslama@orange.fr
2020-04-17 08:37
J'aurais aimé trouver une étiquette pour cet effet que je retrouve, après la citation de Cartarescu, dans laquelle il était minuscule face à une page gigantesque (curieusement le "géant", dans les deux cas, est le "texte"...) - comment nommer cet effet d'échelles, à la Gulliver, d'un nain face à un géant ?...
miguel, admin@admin.com
2020-04-17 08:47
échelles est une bonne piste... Voire différence d'échelles... ça me fait aussi penser à la chaîne "Esprit : infime émergence du corps"... mais très vite fait et subjectivement