La tendance à faire du complexe forme-matière la structure de tout étant trouve encore un encouragement tout particulier dans le fait qu'on se figure d'emblée, en vertu d'une croyance - la foi biblique - l'ensemble des étants comme quelque chose de créé, entendons ici : de fabriqué. Libre à la philosophie de cette foi d'assurer autant qu'elle le voudra que l'activité créatrice de Dieu doit être représentée autrement que celle d'un artisan : quand on pense en même temps, ou même "a priori" - en vertu de la croyance à la prédestination de la philosophie thomiste pour l'interprétation de la Bible - l' "ens creatum" à partir de l'unité de la "forma" et de la "materia", on interprète alors la Foi à partir d'une philosophie dont la vérité repose dans une tout autre éclosion de l'étant que le monde auquel on fait foi dans la Foi.
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Info: In "Chemins qui ne mènent nulle part", éd. Gallimard, p. 28-29 - trad. W. Brokmeier
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