Je me dis que sans me l’avouer j’ai dû chercher sur la plaine d’altitude celui qui rêverait enfin de la guerrière en moi ; que c’est sûrement pour cette raison que lorsqu’il m’a coupé la route je ne l’ai pas fui. Au contraire j’ai plongé dans la bataille comme une furie, et nous avons marqué nos corps du signe de l’autre. Je me l’explique difficilement, mais je sais que cette rencontre a été préparée. J’ai de longue date posé tous les jalons nécessaires pour me mener dans la gueule de l’ours, vers son baiser. Je me dis : qui sait, peut-être que lui aussi.
Auteur:
Info: Croire aux fauves, p 85-86. L'anthropologue a été attaquée et grièvement blessée par un ourse au Kamtchatka
Commentaires: 0