Comment a fait Andras Schiff pour mémoriser impeccablement le Livre 1 du Clavier bien tempéré ? Quelle qu'ait été sa méthode, il n'a pas essayé d'enregistrer en soi une partition terriblement complexe, mais il a plutôt cherché à maîtriser sa forme, pour la reproduire, car la forme est la médiation nécessaire, sans laquelle aucune interprétation musicale n'est possible. Pour autant qu'il me soit permis de spéculer sur le processus d'acquisition, s'il y a eu quelque chose de l'ordre d'une communication entre Bach et Schiff dans cette interprétation, alors sa valeur vient de la forme comme tercéité (*) ou comme signe-charnière, qui unit deux expérience séparées dans le temps et l'espace. Schiff a étudié une partition mais sa mémoire a fixé sa forme.
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Info: Dans un article publié sur le site "El nubarron", en espagnol - ma traduction - (*) "terceridad", dans l'original
Commentaires: 9
Benslama
11.07.2020
Bon bin, en tous cas, cette citation aura suscité des commentaires ! :-)
miguel
10.07.2020
Voui mais en zique on peut pas lire en diagonale... Ou je vois pas comment... Sauf à avoir déjà bossé le machin et alors quelques profils de notes te remettent le truc en mémoire. Mais d'ac avec toi pour le texte
Coli Masson
10.07.2020
Pour ma part j'ai vraiment l'impression que la lecture agit comme une reconnaissance photographique, la preuve en est quand on lit en diagonale un article de journal et qu'on veut aller à l'essentiel.