Le souvenir d’une satisfaction passée est à l’origine de toute pensée, et la tendance à retrouver la satisfaction passée est le moteur caché derrière le processus de pensée. Puisque le principe de réalité fait de ce processus une suite interminable de "détours", le moi expérimente la réalité avant tout comme hostile, et son attitude est avant tout une attitude de "défense" ; mais, d’autre part, puisque la réalité, par l’intermédiaire de ces détours, procure la satisfaction (bien que ce ne soit qu’une satisfaction "modifiée"), le moi doit rejeter ces tendances qui, si elles étaient satisfaites, le détruiraient. La défense du moi est ainsi une lutte sur deux fronts.
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Info: Dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, page 39
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