Et la question que je me pose depuis longtemps, en fait depuis le temps dont je parle, c'est celle du mode d'existence de ces fantômes ou, plutôt, celle du lieu de résidence de ces millions de particules qui ne nous traversent que par intermittences, que nous les appelions ou qu'elles viennent d'elles-mêmes, réveillées par une impulsion qui les croise. Où sont-elles, où se retirent-elles aussi longtemps qu'elles ne reviennent pas, de quelle étonnante citerne sommes-nous porteurs, où tout cela nage et repose ? Est-ce l'oubli, l'oubli qui ne serait dès lors que l'autre nom de la mémoire ?
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Info: In "Tuiles détachées", éd. Christian Bourgois, p. 26
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