narcissisme

notre désir de plus belles créatures est infini



pour que rose la beauté ne meure jamais 



et qu'une fois mûre et tuée par le temps 



son fragile héritier porte sa mémoire 



mais toi attaché à tes seuls yeux brillants 



tu nourris ta flamme de ta propre substance 



créant la famine au royaume de l'abondance 



ennemi de toi-même trop cruel amour de toi



tu es le vif ornement de ce monde neuf



l'unique héraut du printemps criard



tu es le fossoyeur de ton propre bonheur 



tendre chien ta mesquinerie te ruine



 



si tu n'as pitié du monde toi glouton



et la tombe mangerez ce qui au monde est dû 



 

Auteur: Shakespeare William

Info: Sonnet 1 - éd. P.O.L. - p. 15 - trad. Frédéric Boyer

[ parcimonie ] [ procréation ] [ dépit ] [ poème ]

 

Commentaires: 2

Ajouté à la BD par miguel

Commentaires

Benslama, karim.benslama@orange.fr
2020-07-19 05:35
Il me semble que l'espacement entre les lignes est trop important - je n'ai pas trouvé comment le diminuer...
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2020-07-19 07:26
Oui, c prévu... Merci