Vois, les Steppes stellaires
Se dissolvent à l'aube...
La lune est la dernière
A s'effacer, badaude.
Oh ! que les cieux sont loin et tout ! Rien ne prévaut
Contre cet infini ; c'est toujours trop nouveau !...
Et vrai, c'est sans limite !...
T'en fais-tu une idée,
O jeune Sulamite
Vers l'aurore accoudée !
L'Infini à jamais ! comprends-tu bien cela !
Et qu'autant que ta chair existe un au-delà ?
Non ; ce sujet t'assomme.
Ton Infini, ta sphère,
C'est le regard de l'Homme,
Patron de cette Terre.
Il est le Fécondeur, le Galant Chevalier
De tes couches, la Providence du Foyer !
Tes yeux baisent Sa Poigne,
Tu ne te sens pas seule !
Mais lui bat la campagne
Du ciel, où nul n'accueille !...
Nulle Poigne vers lui, il a tout sur le dos ;
Il est seul ; l'Infini reste sourd comme un pot.
Auteur:
Info: Premières strophes du poème "L'aurore-promise" - in "Oeuvres complètes, tome II", éd. L'Age d'Homme, p. 217
Commentaires: 0