harmonie sonore

Toi qui es musique, pourquoi la musique te rend-elle triste ?

Douceurs, entre elles, ne se combattent pas ; la joie se plaît à la joie :

Pourquoi aimes-tu ce que tu reçois sans émoi,

Et pourquoi recevoir avec plaisir ce qui t'ennuie ?

Si la concordance des sons justes,

Unis par marriage, offense ton oreille,

Ils te reprochent seulement de confondre

Ensemble les parties que tu dois jouer.

Ecoute une corde épouser sa prochaine :

Elles se répondent, par pression mutuelle ;

Ressemblant au père, à l'enfant, à la mère,

Qui, unis chantent une mélodie :

Un air sans parole, multiple, et non monotone,

Qui chante ceci : toi qui es seul, seras néant.

 

Auteur: Shakespeare William

Info: Sonnet 8 - ma traduction

[ vibration ] [ résonance ] [ agrément ] [ contrariété ] [ avertissement ] [ famille ] [ sonnet ] [ poème ]

 

Commentaires: 2

Ajouté à la BD par Benslama

Commentaires

Coli Masson, colimasson@live.fr
2020-09-07 15:18
Merci pour votre traduction !
Benslama, karim.benslama@orange.fr
2020-09-07 15:29
je suis ravi qu'elle vous agrée -
un ami, à qui j'ai transmis le lien vers cette page de flp, m'a signalé qu'il y en a deux traductions sur wikipédia -
pour ma part, je me suis basé sur celle de frédéric boyer, parue chez p.o.l. (je voulais d'abord poster la sienne - mais je me suis aperçu qu'elle ne me convenait pas - avec tout le respect que j'ai pour f. boyer ! ) -
hélas, tous les premiers sonnets du recueil, celui-là y compris, sont autant de condamnations de la vie solitaire que j'ai menée - mais il faut entendre cela, aussi, qui nous accuse, quand on lit...