J’ai tout vu, et de tout je me suis émerveillé,
Mais ce tout ou bien fut en excès ou bien ne suffit pas, je ne saurais le dire - et j’ai souffert.
J’ai vécu toutes les émotions, toutes les pensées, tous les gestes,
Et il m’en est resté une tristesse comme si j’avais voulu les vivre sans y parvenir.
J’ai aimé et haï comme tout le monde,
Mais pour tout le monde cela a été normal et instinctif,
Et pour moi ce fut toujours l’exception, le choc, la soupape, le spasme.
Auteur:
Info: Poésies d'Alvaro de Campos - Le Gardeur de troupeau, autres poèmes d'Alberto Caeiro
Commentaires: 2
miguel
08.09.2020
Pris dans tes captures babéliennes :-)
Coli Masson
08.09.2020
Sympa ce "hé matelot !" Ultime pour Pessoa.