Les enfants ont besoin d'amour et de tendresse. Ils en ont physiquement besoin. Il y a malheureusement des adultes qui vont interpréter (perversement) ce besoin de tendresse comme une demande sexuelle. Le langage de la tendresse, celui de l'enfant, est reçu par ces adultes là comme un langage érotique, parce que pour l'adulte, l'amour est "Eros", et même amour génital. Pour l'enfant en revanche, même si ses pulsions le travaillent intensément, produisant des effets de grâce dans ses gestes, une irradiation séductrice du regard, de mystérieuses anticipations charnelles de l'amoureuse ou de l'amoureux qu'il sera plus tard, c'est précisément à l'abri de l'amour tendre qu'il sollicite...
Cette confusion (qui évoque le charmeur) aboutit à des situations où, incapable de protester, l'enfant va se laisser abuser par l'adulte. Et, pour conserver la part de tendresse qui vient de l'adulte, il va endosser la culpabilité de l'adulte abuseur et s'identifier à ce qu'il veut en accordant ses désirs aux désirs de son agresseur, voire en les devançant avec un zèle docile qui passera à tort pour du consentement.
Auteur:
Info: correspondance avec Freud, citée par Sarah Chiche dans l'histoire érotique de la psychanalyse
Commentaires: 3
Coli Masson
14.09.2020
D'accord, Sarah Chiche est assez passionnante. Un podcast au hasard (ou presque) : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/sarah-chiche-les-passions-tenebreuses
Plouin
14.09.2020
Pas vraiment, je n'ai pas ta culture ! Un psychanalyste m'a donné cette référence à l'occasion d'une discussion sur My absolute darling de Tallent, et je l'ai trouvée particulièrement belle et sage
Coli Masson
13.09.2020
Tu lis actuellement Sarah Chiche ? cool :)