C’est la grande différence entre Tolstoï et Dostoïevski. Tolstoï, citadin et occidental, n’a vu en Jésus qu’un moraliste social et, comme tout l’Occident civilisé qui ne peut que distribuer, non renoncer, il a réduit le christianisme primitif au rang d’un mouvement social révolutionnaire, et d’ailleurs par défaut de force métaphysique. Dostoïevski qui était pauvre, et en de certaines heures presque un saint, n’a jamais pensé aux réformes sociales ; – qu’aurait gagné l’âme à un abolissement de la propriété ?
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Info: Dans "Le déclin de l'Occident"
Commentaires: 2
Coli Masson
21.09.2020
Merci pour ces précisions. Dosto se serait donc détourné du projet réformiste après s'y être bien frotté ?
Benslama
21.09.2020
... sauf que Dostoïevski s'est préoccupé de réformes sociales ! - il en parle régulièrement dans ses livres, et, s'il dresse un constat négatif, à propos des révolutionnaires qui sont au centre du roman "Les démons", c'est un jugement informé, pour avoir côtoyé de près, dans sa jeunesse, ces mouvements ! (ce qui lui valut, comme on sait, de graves problèmes...)