Traversant la ville [Dacca] en taxi, je me demandai la raison de cette incroyable foule grouillante dans les rues en cette heure matinale. La réalité du Bengale me prenait d’emblée à la gorge. Cette foule n’allait nulle part. Elle vivait là, dormant à même le sol, une population alors double de celle de la France pour un pays cinq fois plus petit, infiniment plus pauvre, fréquemment submergé au sud par l’océan, sans aucune ressource naturelle, ruiné par la guerre, en un mot une totale désespérance.
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Info: Dans "Le jour où Lacan m'a adopté", éd. Grasset & Fasquelle, Paris, 2002, page 201
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