Toute la ville m’affama. Je l’avais devant moi. Comment s’y prenait-il pour s’éclipser et réapparaître ? Il ne m’avait pas quittée : nous allions sans commencement, sans fin. Je ralentis, je le détaillai, je sacralisai le col graisseux de son imperméable, ses cheveux ingrats, sa nuque pauvre, ses oreilles décollées. J’eus des frémissements dans les bras et dans les mains, frémissements de sa taille fine, de la ceinture de son imperméable serrée comme la mienne jusqu’au dernier œillet. Il avançait à petits pas rapides, évitant par temps sec des ruisselets sur le macadam.
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Info: Dans "Ravages", éd. Gallimard, Paris, 1955, page 17
Commentaires: 2
Coli Masson
06.10.2020
Un hôtel où ma grand-mère faisait le service au restaurant. D'ailleurs je viens de trouver ça : https://solitudemonamour.blogspot.com/2011/07/lalgerie-dans-mon-lit-la-savoie-ma.html
miguel
06.10.2020
c elle qui logeait chez ta gd mum ?