Etienne, à son tour, vint s’asseoir sur la poutre. Sa tristesse augmentait, sans qu’il sût pourquoi. […] Que de misère ! Et toutes ces filles, éreintées de fatigue, qui étaient encore assez bêtes, le soir, pour fabriquer des petits, de la chair à travail et à souffrance ! Jamais ça ne finirait, si elles s’emplissaient toujours de meurt-de-faim. Est-ce qu’elles n’auraient pas dû plutôt se boucher le ventre, serrer les cuisses, ainsi qu’à l’approche du malheur ? Peut-être ne remuait-il confusément ces idées moroses que dans l’ennui d’être seul, lorsque les autres, à cette heure, s’en allaient deux à deux prendre du plaisir.
Auteur:
Info: Les Rougon-Macquart, tome 13 : Germinal
Commentaires: 0