transmission de pensée

Note du 25 VII 1910 

Le patient s’allonge, comme d’habitude. Mais, tout excité, il se relève aussitôt d’un bond : "Je sens une forte odeur d’allumettes au phosphore." "Qu’est-ce que c’est que ces vermisseaux que vous avez là sur le divan ? Il y en a des quantités !" "Cordonnier et gaz de volupté" [Allusion à une blague hongroise]. "Scholem alechem. Salem Aleikum."

Remarques [Association libre] :

J’ai eu, ce même jour, des rapports sexuels. L’idée m’est venue que ce n’était pas bien d’utiliser la même couche pour le gagne-pain et pour les exploits amoureux. Celle avec qui j’ai eu des rapports appelle les spermatozoïdes "vermisseaux". […] J’ai pensé, le même jour, à la possibilité qu’une personne au nez fin pourrait sentir que quelque chose s’était passé là. [Il est peu probable que des traces matérielles soient restées sur le divan. On y a veillé. Mais on ne peut exclure cette éventualité].

La veille, j’avais parlé (en compagnie de la même femme) avec un Monsieur qui avait donné son opinion sur le jargon juif ; j’avais mentionné, notamment, les mots Salem Aleikum qu’il a corrigés, lui, en Scholem alechem. […]

A la suite de ces idées, le patient apporta d’autres associations, qui concernant directement sa maladie, c’est-à-dire sa personne. 

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Dans "Correspondance Freud-Ferenczi 1908-1914", trad. par le groupe de traduction du Coq-Héron, composé de Suzanne Achache-Wiznitzer, Judith Dupont, Suzanne Hommel, Christine Knoll-Froissart, Pierre Sabourin, Françoise Samson, Pierre Thèves, Bernard This, Calmann-Lévy, 1992, lettre du 17 août 1910

[ analyste-analysant ] [ inconscient ]

 

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