Rompu par une vie de complots à masquer ses traits et son âme, à se passer d'illusions, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger, tout chez lui était manœuvre, méfiance et obstination. La révolution, le parti, l’État, la guerre lui avaient offert les occasions et les moyens de dominer. Il y était parvenu, usant à fond des détours de l’exégèse marxiste et des rigueurs totalitaires, mettant en jeu une audace et une astuce surhumaines, subjuguant ou liquidant les autres. [...] Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. [...] Tous les Russes, attentifs et contraints, ne cessaient de l’épier. De leur part une soumission et une crainte manifestes, de la sienne une autorité concentrée et vigilante.
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Info: In Staline de François Kersaudy. En 1944 De Gaulle est à Moscou-
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