Un Journal ne devrait même pas être diffusable sous le manteau, même pas avouable, fût-ce à une seule personne. Le Journal, c’est l’art de l’inavouable. Posséder cet art de l’inavouable, c’est démontrer qu’on connaît exactement les limites de ce que peut supporter la société officielle et pestilentielle ; c’est donc connaître la société et c’est l’essentiel. Il faut avoir beaucoup à dissimuler pour avoir quelque chose d’intéressant à montrer. La valeur d’une œuvre publique devrait pouvoir se mesurer à tout ce qu’elle suppose d’enfoui sous elle, de planqué, de clandestin.
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Info: Dans "Le portatif", page 50
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